mercredi 21 décembre 2011

allez voir "Villers secret, villers insolite" le 28 décembre

N'oubliez pas cette date : vous allez découvrir beaucoup de sites, d'histoires,peu connues, grâce aux excellents documentaires conçus et réalisés par Nicolas de la Bretèche, membre du conseil de l'APV :

Mercredi 28 décembre
Projection du film « Villers secret, Villers insolite »
Film de Nicolas de la Bretèche
21h – Cinéma du casino - Gratuit

mardi 8 novembre 2011

Marthe Chenal, la Diva Flamboyante







Du 11 Novembre au 4 Janvier venez découvrir au Villare une exceptionnelle exposition consacrée à la célèbre cantatrice Marthe Chenal, qui séjourna souvent dans sa maison de Villers, "le Cloitre".
De son vrai nom Louise-Anthelmine Chenal, Marthe Chenal (1881-1947) fut une des plus grandes cantatrices de la première partie du XXe siècle. Elle interprète, dès 1905, des rôles-phare à l’opéra : Don Giovanni, Le Vaisseau fantôme, Faust ou bien encore Carmen.
Pourquoi avoir choisi le 11 Novembre pour le début de cette exposition?
Marthe Chenal entra dans la légende au moment de la première guerre mondiale, avec ses interprétations de La Marseillaise, dont l’apothéose fut son chant, drapée de la bannière tricolore, le 11 novembre 1918 depuis le balcon de l’Opéra Garnier, devant une foule immense, en présence de Georges Clemenceau.
Elle fut follement acclamée.

Incarnation de l’hymne national et du patriotisme français durant la Grande Guerre, Marthe Chenal remporte un grand succès dans les années vingt. Dans sa propriété de Villers-sur-Mer, elle reçoit le Tout-Paris des arts, de la finance et de la politique. Dans les rues de la ville, on la croise à bord de son Hispano-Suiza, elle fait sensation.
Figure populaire, Marthe Chenal n’en est pas moins une égérie du Tout-Paris, et de l’avant-garde intellectuelle et artistique. Ainsi, elle défraie la chronique en entretenant de nombreuses liaisons, dont une importante avec Picabia, qui nourrit même un projet de spectacle Les Yeux chauds avec elle et Stravinsky. À ce moment, celui-ci est en train de rompre avec le mouvement Dada, rupture consacrée le 11 mai 1921 dans un article du journal Comoedia. Cette période est caractérisée par une intense activité de l’artiste qui reste le meilleur dépositaire de l’esprit Dada.
Fin 1921, Chenal charge Picabia d’organiser la soirée du réveillon dans son hôtel particulier de la rue de Courcelles. À cette occasion, Picabia fait imprimer des cartons d’invitations pour cette soirée qui rassemblera artistes et écrivains dont Picasso, Brancusi, Vollard, Cocteau, Radiguet, Auric, Morand ainsi que des figures mondaines. une centaine d’invités étaient présents ce soir-là. Les hôtes enfin installés, l’heure de passer à table ayant sonné, Marthe Chenal tint un petit discours : "Mes chers amies et amis. Je tiens d'abord à vous remercier d'avoir accepté mon invitation. Vous savez tous que le cacodylate est l'adjuvant dans lequel on puise une énergie nouvelle, nous permettant de surmonter toutes les fatigues, et vous aurez compris que ce mot de « cacodylate » n'a été employé aujourd'hui que pour symboliser la force que vous prendrez ce soir, je l'espère, au contact les uns des autres. Au fond de vous-mêmes, vous désirez un changement pour 1922 - un changement purement extérieur, naturellement, puisque le soleil est extérieur, la lune extérieure, et que les étoiles de notre cerveau ne sont visibles que pour nous seuls. Vous êtes tous ici des étoiles de première grandeur, bien que de paradis différents : paradis du hasard, paradis de l'art nouveau, paradis parisien ou paradis conservateur. A ma droite, j'ai Francis Picabia qui représente l'extrême gauche. Comme on lui demande l'extrême gauche de quoi ? il répond qu'il n'en sait rien ! A ma gauche, voici Jean Cocteau, extrême droite de la gauche - et moi-même, entre les deux, je ne suis ni de droite ni de gauche, mais je suis heureuse si j'ai pu réunir dans ce petit hôtel un groupe d’individualités militantes qui donnera au monde et à la France de 1922 la vitalité et la jeunesse que nous leur désirons ! Je bois à votre santé et je vous embrasse tous ! "
Ce Réveillon Cacodylate, comme l’indique le carton d’invitation composé par Picabia, est l’occasion d’enrichir de signatures nouvelles L’Œil Cacodylate, œuvre qui fit scandale au Salon d’Automne car composée uniquement de signatures. Pied-de-nez de Picabia à tous ceux qui considèrent que la signature fait la valeur d’une toile.


Nicolas de la Bretèche, membre du Conseil de l'APV, a édité chez E.f.e. en 2004 une remarquable biographie de Marthe Chenal "la diva flamboyante".
De Paris à la Côte normande et des coulisses du palais Garnier aux grands événements de la Belle Époque, Nicolas de La Bretèche nous fait pénétrer dans l’univers de Marthe Chenal, qui fut l’une des plus belles femmes de son temps.
De Paris à Villers-sur-Mer, nous découvrons les prestigieux acteurs des Arts, de la Littérature, de la Finance, le monde de la mode et de la publicité naissante … et une femme libre et passionnée qui, sa vie durant, eut une merveilleuse propension au bonheur.

dimanche 6 novembre 2011

réunion du Conseil de l'APV le 29 Octobre 2011


A l'initiative de son Président, Bruno Sautelet, le Conseil s'est réuni au Villare le 29 octobre à 17 heures. Un point a été fait sur les actions de l'année 2011. Il a été également discuté de la préparation de l'Assemblée Générale de l'été 2012.

jeudi 18 août 2011

Les Vikings sont encore parmi nous - 2 -


Nous parlons encore viking…la mer, les bateaux, les noms de lieux!

la mer et le rivage:

Le “flot”: la marée montante est issue de “Flod” en norrois: marée montante.
La “houle” vient du norrois “Hola”: creux.
La “flotte” vient de “Floti”: flottant en norrois.
Une “vague”, le mot est issu de “Vagr”: vague.
L’“estran”: partie de la plage située entre marée haute et marée basse vient de “Ströndr” en norrois: côte, grève.
La “tangue”, ce qu’on pourrait appeler les sables mouvants est issu du norrois “Tangui”: langue de sable.
Les “houlles”: creux dans les rochers où nous avons tous péché étant petits est également issu de “Hola”: creux. (Hole en angalis)
Le “varech” ou “vrek” vient de “Vagrek”: ce qui est rejeté par la mer.
Le “tangon”: les algues brunes vient de “Thang”: algue.
La “valingue” est une autre sorte d’algue, son nom est issu de “Vringla”: enrouler en norrois.

Le “marsouin” a pour origine “Marr Swin” littéralement le cochon de mer en norrois. La présence de morses ou de marsouins sur nos côtes au Moyen Âge est le signe de la grande diversité de poissons et de mammifères marins vivants à cette époque sur nos côtes.
“Koli” en norrois va donner “colin” en normand.
La “flie” (la patelle) le mot vient de “Flida”: même sens.
Le “Célin” (le pilchard) vient du norrois “Sild”: hareng.
La “flondre” vient de “Flundra”: même poisson.
L’“orfi” (l’aiguille de mer) vient de “Hornfiskr”: même sens.
le “lieu” vient de “Lyr” en norrois.
La “lingue” (encore un poisson) de “Lyngfiskr”.
Le “crabe” vient de “Krabi”.
Le “homard” est issu de “Hummar”.
Le “ran”, le “bulot” a pour origine “Ran”: bélier en norrois.
Le “vras” (la vieille) vient de “Vraicfiskr”.
La “rogue” (les oeufs de morue) vient de “Hrogn”: même sens.
Ajoutons la “maove”, la mouette qui vient de “Mavar” en VIking.


La pêche:

“Beiter”, “beite”: appâter, appât vient de “Beita”: appât.
Le “lanet”: petit filet de pêche, vient de “Leggia”: poser et “Net”: filet.
Le “havenet” (Havenau): le filet à crevette de notre enfance vient de “Hafr”: poche et “Net”: filet.
Le “saunet”, grand filet de pêche en haute mer est issu de “Sjardr”, la mer et “Net”: filet.
“Fisigard” en vieux normand c’est une pêcherie, il a pour origine “Fiski”: poisson et “Gardr”: enclos, jardin, clôture.
“walmanni” a donné le nom de famille “Vaumant” ou “Levaumant”.

Au Moyen Âge, les côtes normandes étaient riches en marais salants, en particulier l’estuaire de la Seine et l’embouchure de la Dives.
Les “dams”: ce sont les aires d’évaporation de l’eau de mer. Le terme vient de “Dammr” en norrois qui signifie retenue d’eau.
Les “dicks” (digues) qui bordaient les dams. Le mot vient de “Diki” levée de terre. Se rappeler aussi le Haguedic k dans le Cotentin.
Les “fliets”: les ruisseaux de drainage (ou d’écoulement) des dams, mot issu de “Fljot”: ruisseau.
Enfin les tas de sel étaient rassemblés sur les “hogues”, les buttes, les hauteurs. De “Haugr” en norrois qui a le même sens.

“Écaler” un oeuf ou un poisson: enlever la coquille ou les écailles vient de “Skalja”: tuile, écaille.
“Draguer” avec ses dérivés “drague”, “dragage”, “dragueur” vient de “Draga” qui a le même sens.
“Sombrer” de “Sumba”: même sens. “Cingler”: faire voile, “sigler” en vieux normand, vient de “Sigle”: voile.
“Arrimer” vient de “Ryma”: même sens. “Hâler” de “Hala”: même sens.

Il est facile de constater que le vocabulaire de nos Vikings a fortement imprégné le vocabulaire normand, ce qui n’est pas pour nous surprendre, les Vikings ayant été les plus grands navigateurs de leur temps. Ce qui est plus surprenant, c’est que la quasi totalité de ce vocabulaire est passé en Français: “vague”, “houle”, “flotte”, “crabe”, “homard”, etc... Cela serait-il la preuve de la grande supériorité des Normands en matière maritime dans le royaume de France que cela soit au Moyen Âge, à la Renaissance jusqu’à l’âge moderne ?
Les bateaux….

La “quille” vient de “Kjöll” même sens.
L’“étrave” dérive de “Stafn”, étrave.
La “bordaille”, le “bordé”, le “bordage”, “border” viennent de “Bord” qui veut dire planche en norrois.
Le “galbord”, première planche ajustée contre la quille et le “vibord”, la dernière planche du bordage viennent de “Galbord” et de “Vigibord”.
“Babord” (gauche) et “tribord” (droite) ont pour origine “Babordi” et “Tribordi”.
Les “tolets”, dérivent de “Thollr”.
“Hel”, la barre du gouvernail vient de “Helm”, même sens.
Les “dalots” ou “dales”, trous pour évacuer l’eau viennent de “Doela”, même sens.
Le “mât” vient de “Mast”.
La “carlingue” dérive de “Kerling”, même sens.
Le “tillac, en norrois “Tilja”.
Les “varangues” viennent de “Vrang”.
Les “hublots” de “Hufa”.
”Brant”, une proue effilée, vient de “Brant”, éperon.
L’“étambrai” de “Timbr”.
“Bétas” en vieux normand désigne une vergue. Il a pour origine “Bétas” en norrois qui a aussi le sens de vergue.
L’“estière” en vieux normand, c’est le gouvernail. Le mot vient de “Styri”, gouvernail en norrois. Le “Styrman” en Viking, celui qui gouverne le navire donne “esturman” en normand. Mot attesté dans les lais de Marie de France (par exemple).
“Run” en vieux normand c’est la cale du bateau. Le mot a pour origine “Runn”. Même sens.
La “hune”, le “hunier” dérivent de “Hunn”, même sens.
Le “beaupré” (mât de beaupré) vient de “Bogsproti”.

Le gréement.

Le “gréement”, “gréer”, “dégréer”, les “agrès”, ont pour origine “Greidi” (“Greida” pour le verbe).
La “sigle”, la voile en vieux normand, vient de “Sigla”, voile et va donner le verbe “cingler”, faire voile.

L’“écoute”, la “bouline”, les “haubans”, “haubanner”, les “élingues”, “élinguer”, la “drisse”, l’“étai”, la “fest”, l’“estrenc”, l’“étalingue”, “étalinguer”. Tous ces cordages et les verbes correspondants, sont d’origine scandinave.
Les navires vikings, ainsi que les bataux normands construits jusqu’à nos jours, sont “bordés à clin”. C’est-à-dire que les planches du bordage (de la coque) se recouvrent l’une, l’autre. L’autre type de bordage étant le bordage à “franc bord”. Par exemple les navires bretons sont bordés à franc bord. La filiation entre le type de construction normande et viking devient évidente.
Et donc, “clin”, “clinquer”, ou “cliquer” (border à clin un navire) viennent de “Klink” en norrois.
L’ “équipage”, “équiper”, l’“équipement”, l’“équipe” dérivent tous du même mot norrois “Skipa”, qui veut dire équipage. “Skipari”, l’homme d’équipage va donner l’“esquipre” en vieux normand. C’est aussi l’origine du mot “skipper” en Anglais, mot qui est récemment passé en Français Le “guindeau” ou “guindas” et le verbe “guinder” proviennent du mot “Vindas”, même sens.
La “flotte” vient de “Floti”. “Flotman” (l’homme de la flotte) va donner le nom de famille normand “Flamant” ou “Leflamant” (“Flament” ou “Leflament”).
La “bitte” d’amarage vient de “Biti”, même sens.
Un “ris”, “ariser”, “prendre un ris” proviennent du norrois “Rif”, même sens.
Une “raque”, une bouée en normand vient de “Raki”.

Encore d’autres mots :
“Raquer”, “touer”, “guinder”, “brayer”, “écarver”, “hanequer”, “déhanequer”, “ferler”, “déferler”, “hammer” (ramer à l’envers) viennent tous du Scandinave.
Pour compléter la centaine de mots français directement issus de l’ancien scandinave, on a un inventaire à la Prévert : rune, bien sûr et runique (rune signifiant « sagesse secrète »). Il y a aussi agrès, bagage et bagagiste, ballast, baratte (cf. le beurre de Normandie !), blême et blêmir, carlingue (terme maritime à l’origine), dalle et dallage, débiter, drague et draguer, flâner et flâneur, gabegie, guichet et guichetier, hanter, marquer (d’où marque, marquage, marqueur, démarque, contremarque). J’ajoute : égrillard, mièvre et mièvrerie, nantir et nantissement, regret et regretter, rogue. Quelques indications sur navrer : ce terme vient probablement d’un vocable norois signifiant « percer », devenu en ancien français nafrer synonyme de blesser. Enfin, remugle, scalp et scalper mais pas scalpel.
XXX
De même, tag (d’où taguer et tagueur) ou trash nous viennent – via l’anglais – de l’ancien scandinave, tout comme clown et clownerie, cosy, gang, gangster et antigang, happening, hit (d’où hit-parade), kidnapper, loft, scraper, skipper et stock. C’est également le cas de nord, nordique, nordiste.
Pour les sports, le rugby, d’où rugbyman. Il y a aussi club (pour le golf, klubba signifiant « bâton » en ancien scandinave), crawl, rafting et score.
Rayon alimentation, c’est le steak, dont dérivent rumsteak et bifteck, les oeufs de lump, les corn-flakes (du moins flakes) et le cake.

Ce sont plusieurs centaines de mots anglais qui se trouvent proches du norois et par conséquent des langues scandinaves modernes, du fait de racines germaniques communes. Ainsi de book (bouquin en français), day, farewell, forbidden, honey, house, ice, morning, rope, sell, steer, time, tongue, tree, white, wing, and so on.
Pour les vocables anglais issus, très directement, de l’ancien scandinave :
bag et baggage, bat (d’où Batman) , to bang (verbe issu du norois banga qui signifiait « marteau »), big (ce qui a par conséquent donné big-bang), crazy, dawn, dirty, fast (au sens d’abstinence) dont dérive logiquement breakfast.
Quelques phrases dont les noms et les adjectifs sont exclusivement d’origine viking :
Ce club de rugby n’est ni guindé ni mièvre, mais il n’a pas de score. Ses clowneries sont navrantes. Quelle regrettable gabegie !
Une vague de sondages a harponné ce club bidon. Qu’il quitte le loft !
Il faut l’ombudsman Eric. Où est-il ? Il fait ses bagages pour un slalom avec les rennes.

Le grog : l'invention d'un descendant de normand !
Lorsque le duc Guillaume de Normandie récompensa un de ses plus fidèles serviteurs, Richard de Reviers, décédé en 1107, en lui donnant la ville de Vernon, le nouveau maître des lieux prit le nom de Richard Vernon. Il faut préciser qu’il était de la parentèle du duc puisqu’il était le fils de la nièce de Guillaume.

Guillaume le Conquérant
Et lorsque Guillaume débarqua en Angleterre en 1066 pour conquérir la couronne promise, Vernon était bien entendu à ses côtés. La victoire acquise, l’Angleterre conquise, Vernon fut lui aussi conquis par le pays. Il décida de s’y établir, d’autant plus que son oncle et roi Guillaume lui octroya généreusement de belles et vastes terres. C’est ainsi que Richard Vernon fut à l’origine de la branche anglaise des Vernon alors que la branche française s’éteignit, sans doute parce que le meilleur était parti !

Edward Vernon "Old Grog" (1684-1757)
L’un de ses descendants, Edward Vernon, né le 12 novembre 1684 à Westminster et mort le 30 octobre 1757 à Nacton (Suffolk) était Officier de la Royal Navy. Ses hommes l’avaient surnommé « Old Grog », « Le Vieux Grog », du fait du manteau qu’il portait en permanence, fait « en gros de Naples », en anglais « grogram », tissu grossier « à gros grain », mélange de laine et de soie.
Les marins ont la réputation de boire sec ! Et ceux de l’Amiral Vernon réservaient leurs faveurs au rhum, celui de la Jamaïque bien sûr ! Mais voilà, après avoir ingurgité ce breuvage de feu, leurs gestes étaient moins précis et le travail s’en ressentait. Afin de réduire la consommation de rhum de ses marins, « Old Grog » eut un beau jour de 1740 l’idée géniale d’ajouter un litre d’eau chaude à chaque quart de litre de rhum distribué. La chaleur de l’eau ajoutée à l’alcool donnait aux hommes l’excitation au travail sans l’ivresse…
L’ensemble de la Royal Navy suivit cet exemple et la nouvelle boisson fut appelée tout naturellement « grog ».
Par la suite, du jus de citron y fut rajouté une fois ses propriétés antiscorbutiques connues.

La toponymie en Normandie
Dans les différents pays normands, on retrouve d'innombrables noms de communes ou de lieux-dits composés avec des appellatifs norrois ou vieil anglais caractéristiques.
Formes romanes d'appellatifs issus du norrois
• bec, de bekkr (ruisseau), (Cf. norvégien bekk, allemand Bach) : 2 Caudebec (Caldebec[-les-Elbeuf] Xe siècle, cf. Caldbeck GB), Bolbec, Bricquebec, Clarbec, Foulbec, Filbec, Beaubec-la-Rosière, etc.
• -beuf ou -but ou -bot , de both / buth (cabane, barraque, village) (cf. anglais booth d'origine norroise et danois bod ) : 3 Elbeuf (Wellebuoth-[sur-Seine] 1070-1081, cf. Welby GB), Quillebeuf, Cricquebœuf, plusieurs Criquebeuf (cf. Kirkby GB) , Quittebeuf, plusieurs Daubeuf (Dalbuoth 1011, Dalbuth-[la-Campagne] v.1025 cf. Dalby, GB), Carquebut (Querquebu 1165-72) , Coimbot, Butot (Buthetot XIe siècle), etc. N.B. -by est parfois issu de both / buth, Cf. Haddeby, Schleswig-Holstein, D, Hadæboth 1285)
• bri(c)que, de brekka (déclivité, pente) : Bricquebec, Bricqueboscq (Brichebot v.1100, Brikebo 1224, cf. ci-dessus), Bricqueville, Briquedalle, Briquemare et peut-être la rue Briquetonne[5]( à Saint-Aubin-sur-Risle), Bré(c)quecal.
• cher ou quier de kjarr (marais) : Gonfreville-l'Orcher (jadis Aurichier Cf. Ellerker GB, Elkier D) ; Villequier, Cherbourg (Carisburg XIe s., Chierebourc, XIVe s. chez Froissart) de Kjarr, suivi du germ. burg ou norrois borg, le château des marais) [6].
• clif, de klif (rocher, Cf. anglais cliff) : Escalleclif (ancien nom de Doville), Mesnil-Verclives (Warcliva v. 1025), Cléville (Seine-Maritime; Calvados Cliville 1066-77) , Clitourps, etc.
• crique ou carque de kirkja (église) : plusieurs Criquetot, Yvecrique, Carquebut, Querqueville, etc.
• dalle ou dal de dalr (vallée, vieil anglais dale) : Saint-Vaast-Dieppedalle, Dalbec, Dieppedalle (Cf. Deepdale GB), Oudalle, Eudal, Biédal, Becdal, plusieurs Daubeuf, Les Petites-Dalles, Les Grandes-Dalles, le Dallet, etc.
• écal, écalle de skali (chalet, habitation temporaire) dans Écalgrain, Bré(c)quecal, Escalleclif[7], etc.
• -fleur, de floth ou du vieil anglais flēot (fleuve côtier, rivière se jetant dans la mer) ou vieil anglais flod : Harfleur (Herolfluot 1035), Honfleur (Honnefleu XVIe siècle), Barfleur (Barbefloth, Barbeflueth 1066-77), Vittefleur (Witeflue 1130-64), Fiquefleur, la Gerfleur (à Carteret).
• hague, de hagi (enclos): la Hague, les Tohagues (à Beaumont-Hague, jadis l'Etohague) et Etauhague (à Imbleville) « enclos pour les chevaux » de stod, anglais mod. stud, (cf. Stodday GB), etc.
• -hou, de holmr (îlot), plus souvent vieil anglais hoh (terrain en pente, cf. Hotot, Hautot, le Hou) : Tatihou, Quettehou (Chetehulmum 1066-83), Jéthou, Brecqhou, Écréhou…
• houlme / hom(me) (îlot, prairie au bord de l'eau) également : Le Houlme, le Homme (de Hulmo v. 1160), Robehomme (Raimberti Hulmus 1083), nombreux le Hom.
• hougue ou hogue, de haugr (colline, hauteur) : Saint-Vaast-la-Hougue, nombreux les Hogues, la Hoguette, le Houguet.
• londe, -lon, -ron, de lundr (bois, forêt) : Faguillonde, Bouquelon (Cf. Boklund, Böklund . Schleswig-Holstein D), Écaquelon (Esquaquelont 1236 - 1234), Catelon (Catelunti 1096 - 1101), Yquelon, Iclon (Ichelunt 1088), Étoublon, Yébleron (Eblelont v. 1210), nombreux La Londe, etc. Le terme londe faisait encore sens en dialecte normand au XVe siècle.
• -mare, de marr (genre masculin = mer) croisé avec le vieil anglais mere (genre féminin pfs = eau stagnante, lac, ev. mer) : Roumare, Bimare, plusieurs Inglemare, Flamare, Prétot-Vicquemare, Alvimare, Commare, Sausseuzemare, Mélamare, Gattemare, plusieurs Etennemare, etc. cf. GB : Buttermere « le lac de Buthar » nom de pers. norrois ou Windermere « le lac de Vinandr », nom de pers. norrois également. Le terme mare est passé en français vers le XVIe siècle.
• nez, de ness (cap) : Nez de Jobourg, Nez de Voidries, etc.
• thuit ou tuit (essart) de thveit Cf. danois tvæd, noms de lieux anglais en thwaite : Bracquetuit ( avec brakni, buisson Cf. Brackenthwaite GB, Bregentved DK), Vautuit, Le Thuit-Simer, etc.
• tot, de topt Cf. scand. mod. toft (maison, emplacement) : Yvetot, Routot, Colletot, Fourmetot, Valletot, Criquetot, Bouquetot, les nombreux Hautot (jadis Hotot, Cf. Huttoft GB.) et Hotot, Vergetot, Martot, Anxtot, etc. L'appellatif tot est l'élément d'origine norroise le plus répandu, en effet, on en recense plus de 300.
• tourp(s) ou torp(s), de torp : Clitourps (pron. /klitur/), Saussetour à Fréville, Sauxtour (se prononce Saussetour) à Théville, Guénétours, Le Torp-Mesnil, le Torp, le Torpt, Torps.
• vic ou -vy (anse, crique) de vik : Sanvic (Sanwic 1035), Vasouy (Wasvic 1035), Plainvic, Cap Lévi (pour « Capelvy », jadis Kapelwic XIIe siècle), Le Vicq, Houlvi, Brévy, etc.
NB : Sans rapport direct avec le latin vicus qui a donné les finales -vy ou -vic également, et dont il n'existe qu'une seule occurrence assurée en Normandie : Neuvy-au-Houlme. Ainsi, Vicques peut être expliqué par le vieil anglais wic, anglais dialectal wick (village, hameau, ferme ) lui-même d'origine latine, et qui explique le maintien de l'occlusive [k] dans Vicques.
Noms d'arbres vieil-anglais et norrois en composition dans les toponymes
• aeppel (vieil anglais), « pomme ». Il s'agit probablement d'un collectif pour "pommiers" dans Auppegard (Appelgart v. 1160 ) et Épégard (jadis Alpegard), composé avec l'appellatif norrois gard (cf. Applegarth Town, Appelgard v. 1160, GB, Yorkshire)
• epli en norrois, danois moderne æble, dans Yébleron (jadis Eblelont)
• boki (norrois) « hêtres » dans Bouquelon (nombreux toponymes) et plusieurs Bouquetot, très nombreux au nord-est de la Normandie ou cet arbre est plus commun qu'à l'ouest. En concurrence avec les types romans : Fy ; Fay ; Foutelaye de foutel « hêtre » en dialecte. Le nom de lieu « Hêtraie » est rare car « hêtre » est d'origine flamande et moderne.
• eiki (norrois) « chênes » dans Yquelon ; Iclon et Yquebeuf. Dans la zone de diffusion des toponymes scandinaves, on trouve aussi la forme romane du normand septentrional Quesney ou Quesnay, dont Eiki-lundr constitue l'équivalent norrois.
• eski (norrois) « frênes » très fréquent, peut-être à cause de son importance dans la mythologie scandinave dans tous les Ectot (jadis Esketot) ; Hectot parfois (cf. Eastoft GB, jadis Esketoft) et Hecquemare à Illeville-sur-Montfort.
• lindi (norrois) « tilleuls » dans Lindebeuf et les Lintot
• pyriġ (vieil-anglais) « poirier » dans les Prétot
• selja (norrois) « saules » dans Seltot (Cf. Selletoft DK), Silleron, Sahurs…
• weliġ, wiliġ (vieil-anglais) « saule » dans Villequier
• Autres éléments
o *fiskigaðr « enclos à poisson ». composé de fiskr, poisson, que l'on retrouve peut-être dans Fiquefleur (Ficquefleu 1221) « cours d'eau poissonneux » [?] et gaðr, enclos, que l'on décèle dans Auppegard ou Épégard (cf. ci-dessus). É. Ridel a tracé la carte de ce toponyme le long des côtes normandes[8] . Le terme est attesté comme nom propre en 1030 à Dieppe dans une charte de Robert le Magnifique sous la forme latinisée fisigardum, il devait donc traduire le terme dialectal *fisigard d'après E. Ridel[9]. Un lieu Figart est mentionné à Fécamp en 1238 et de nos jours, la carte du littoral indique un rocher Figar à Lion-sur-Mer et un autre connu oralement Figard, jadis noté, mais de localisation imprécise à Agon-Coutainville. Le terme est parallèle à l'Islandais fiskigarður « structure de bois qui permet de faire sécher le poisson ». On trouve aussi le toponyme Fishgarth dans le Cumberland (GB).
Formes romanes au pluriel d'appellatifs issus d'un pluriel anglo-scandinave
• Boos de Both(a)s pluriel du norrois buth / both (qui a donné l'élément -beuf) ; dans les Boos (cf. Booths, Yorkshire).
• Ecalles de *Scalas pluriel du norrois skali ou du vieil anglais scala « habitation temporaire » (qui a donné l'élément -écal-) ; dans Foucart-(Escalles), Estouteville-Écalles, Écalles-Alix, Villers-Écalles, (cf. nombreux Scales au nord de l'Angleterre).
• Eslettes de Slett(a)s pluriel du norrois sletta « terrain plat » ; dans Eslettes (cf. DK Sletten, mais GB Sleights).
• Tôtes ou Tostes de *Topt(a)s pluriel de Topt (qui a donné l'élément Tot) ; dans Tôtes et Tostes (cf. GB Tofts).
• Veules de Well(a)s pluriel de wella « source, cours d'eau » (qui a donné l'élément el(le)- dans les Elbeuf, jadis Welleboth et Rouelles, Jadis Rodewella 1035, comparable aux Rothwell anglais) ; dans Veules-les-Roses (Wellas 1025, cf. GB Wells).
Formes romanes d'appellatifs issus du vieil anglais (ou anglo-saxon)
• bourg (village) de buhr, burg. En Normandie le mot « bourg » n'a pas l'origine germanique continentale ou latine qu'il a ailleurs en France. Il peut remonter soit à l'installation des saxons au Ve et VIe siècle ou à la colonisation anglo-scandinave au Xe siècle. Cabourg (Cadburgus 1077) cf. Cadborough, Cadbury GB) ; Jobourg et Jerbourg à Guernesey (composé anglo-scandinave, d'après eorðburg, norrois jorð terre), Caillebourg (nom de personne scandinave Karli), Wambourg (, ancien nom de Saint-Aubin-sur-Quillebeuf, etc.
• broc ou bruque de broc (ruisseau, moderne brook) : Bruquedalle (anciennement Brokedale 1185-89, cf. Brookdale GB) ; ruisseau le Fouillebroc (cf. Fulbrook, GB) (« fouille » de ful sale. cf. Foulbec (Fulbeck, GB), Fultot…)
• ham (maison, hameau) de hām. Existe ailleurs en France, mais ici d'origine anglo-scandinave. On le trouve dans des régions à forte densité de toponymes anglo-scandinaves. Le Ham ; Ouistreham ; Etreham ; Huppain ; Surrain ; Hemevez, puis le Hamel ; Hamel-…, etc.
• cotte (petite masure) de cot cf. cottage (peut aussi représenter le norrois kot) : Vaucotte (homonyme de la pointe Vaucotte à Omonville-la-Rogue, équivalent des Walcott anglais), Cottévrard, Caudecotte, Caudecôte, côte-côte (correspondant des Caldecott anglais), etc.
• croc(q) ou crotte (quand ce n'est pas le français crotte = grotte) de croft (pièce de terre) : Bec-de-Croc (anciennement Bethecrot); Vannecrocq (Wanescrotum XIe siècle ; cf. Walshcroft GB), Roucrotte, le Crocq, etc.
• -(h)us (maison) de hūs, peut représenter le norrois hus de même sens : Etainhus ; Sahurs (Salhus v. 1024 ; Cf. Salhouse, GB jadis Salhus et Salhus en Norvège.)
• lan(d) (terrain) de land : Heuland; Etelan; Etelan (à Catz); Etolan.
• e(s)ta(i)n (pierre), du vieil anglais stān (moderne stone) ou du norrois steinn (scandinave stein) : Fatouville-Grestain (Cf. Garston, GB, jadis Grestan); Etalondes (Stanelonde 1059, Stenelunda 1119); Etainhus (Esteinhues fin XIIe siècle); Etaintot (Saint-Wandrille-Rançon); Etangval (aux Pieux); Mont Etenclin (Estenclif 1262 ); la Roche Gélétan (à Saint-Germain-des-Vaux ); Esteinvei v. 1320 (à Fresville); peut-être aussi dans les Etennemare et Tennemare; etc.
Adjectifs norrois et vieil anglais en composition dans les toponymes
Ils sont plus rares que les appellatifs et les noms de personne.
• breidr « large, grand » dans Brestot (Breitot v. 1080, homonymie avec Bratoft, jadis Breitoft GB), Brétot, Bréhoulles, Bréhoulle, Brévy , Brévolle, Brébec et Brémare.
• burning « brun » ou « bringe » en dialecte dans Brennetuit
• djupr « profond » ou son équivalent vieil anglais deop dans Dieppe, Saint-Vaast-Dieppedalle, Dieppedalle (Canteleu) et Dipdal.
• engelsk « anglais », adjectif à la fois scandinave et roman, forme normande -esque équivalent de l'ancien féminin français des adjectifs de nationalité en -ois, français -esche, -èche dans les Anglesqueville (jadis Englesqueville) et Englesqueville de Normandie, situés dans la zone de colonisation anglo-scandinave.
• ful « sale » dans Fultot ; Foulbec et le Fouillebroc.
• great vieil anglais pour « grand » dans Grétain.
• hol « creux » dans les nombreux Houlbec et Houlgate (chemin creux), rue Catteholle (anc. à Caen)
• kaldr « froid » dans Caudebec et Caudecotte
• langr « long » dans Lanquetot (cf. Langtoft, GB) et Lanquetuit (nom de différents lieux-dits, conservé comme patronyme, ex : Longtuit (jadis Lanquetuit)), le Val Landal (jadis Lenguedale 1245, Cf. Langdal N et DK .)
• litill « petit » dans Lilletot (Cf. Lilletofte DK) et Lislebec
• raudh « rouge » dans le Robec, rivière de Rouen
• stur « grand » dans Etretat et Eturqueraye
.Tout près de Villers : Houlgatte (orthographe 18e siècle) est un "chemin creux".
En Normandie, la plupart des noms de personnes scandinaves, anglo-scandinaves ou anglo-saxons se trouvent associés à des appellatifs romans d'origine latine (type : -ville ; -mesnil- ; -val ; -mont ; etc.)
Nom de personne scandinaves, surnoms
(appellatif norrois / appellatif roman).
• Amundi : Émondeville (Amundivilla 1269), Mondeville
• Agi or Aggi : Acqueville (Manche, Agueville jusqu'au 15e), Acqueville (Calvados)..
• Api dans Aptuit, Aptot / Appeville
• Barni : Barneville-sur-Seine (Barnevilla v. 1078), Barneville-Carteret (Barnavilla 1023 - 1026), etc.
• Bondi : Notre-Dame-de-Bondeville (Bundivilla v. 1080) , Sainte-Hélène-Bondeville (Bondevilla 1198) cf. DK, Bonderup
• Bosi (confondu avec le nom francique Boso) : Beuzeville (Bosevilla 1078 - 1087), Beuzeville-la-Grenier (Boseville 1172 - 1178), etc. Beuzebosc, Beuzemouchel, Beuzeval ; surname : Beux
• Boli dans Bolbec / Bolleville et Boulleville
• *Ginni dans Gennetot, Gennetuit
• Brami : Brametot (Bramatot ar. 1025)
• Carli : Cailletot, Calletot, Caltot / Calleville-les-Deux-Églises (Carlevilla 1143), etc.
• Geri : Gerville
• Ginni : Gennetot, Gennetuit
• Hnakki : Urville-Nacqueville (Nakevilla 1148)
• Helgi dans Heuqueville (Heuguevilla 1198), Heugueville, Helleville (Helgevilla 1156 -1173; cf. Helletoft, GB
• Holti : Houtteville (Hultivilla 1070 - 1082, Holtavilla fin 11th c.)
• Kari : Cartot, Carbec-Grestain (Carebec 12th c.) / Carville, Carville-la-Folletière (Carevilla 13th C.), Carmesnil, etc.
• Karli dans plusieurs Caltot (Cf. Kaltoft, Schleswig-Holstein D), Caillebourg / Calleville , Cailleville
• Kati : Catelon (ecclesiam Catelunti 1096 - 1101), Cattehoule / Catteville
• Knapi : Canapville (kenapevilla 1180), Canappeville, etc. cf. GB, Knaptoft, Knapthorpe
• Kolli : Colletot / Colleville, Colmesnil, Colbosc et Colmare / dans plusieurs Colleville; Colbosc; Colmoulin; Colmesnil-Manneville; Boscol cf. GB, Colby, Koltoft, Schleswig-Holstein, D
• Korni : Cornemare / Corneville-la-Fouquetière, Corneville-sur-Risle
• Malti : Motteville (Maltevilla 1059), Mautheville-sur-Durdent
• Muli : Le Mulambec / Muneville-le-Bingard
• Otti : Octeville, Octeville-sur-Mer
• Rumfari : Saint-Romphaire (avec graphie ph hellénisante), en réalité Saint-Romachaire, nom de personne germanique ayant subi l'influence de l'anthroponyme norrois (lat. Romacharius, germ. Rumakar)
• Runi dans Runetot [Cf. Rundhof (Runætoft 1231, danois Runtoft) Schleswig-Holstein, D. ] / Runneval , Reigneville-Bocage (jadis Runeville 1421.)
• Saxi dans Sassetot-le-Mauconduit, Sassetot-le-Malgardé (Cf. Sakstoft, DK) , Saussetour (Sauxetorp fin XIIe siècle) et Sauxtour (Sauxetourp 1292) (Cf. Saustrup, Schleswig-Holstein D. jadis Saxtorppe et Saxtorf, jadis Saxtorpe 1538 idem) / Sasseville, Sauxemesnil
• Skeggi dans Ecuquetot / Équiqueville (Schechevilla 1142 - 1150) (cf. Skegby, Nottingham, GB)
• Skrauti : Écretteville-les-Baons (Scrotivilla 1006), Écretteville-sur-Mer (Escrutevilleta XIIIe siècle)
• Skuli dans Écultot / Éculleville (Escullevilla v. 1140)
• Soti uniquement avec appellatif roman 4 Sotteville, Sottevast (Cf. Satrup, D et DK, jadis Sotorp)
• Stali : Etalleville (Stalavilla 1185)
• Svarti : Surville (Souarville 1220, Soarvilla 1221)
• Svarthofdi dans Sortosville, Sortosville-en-Beaumont et Surtauville
• Tommi or Tummi : Tonneville (Tommevilla, Thommevilla 13th. c.), Saint-Georges-de-la-Rivière (Tummavilla 1080, Tommevilla 1286) ≠ Tonneville (Bourville, Taunacum villa 702 - 704, Tonnevilla vers 1210)
• Tofi : Le Mesnil-Tove
• Toki dans Tocqueboeuf / Tocqueville (Cf. Tokkerup, DK.)
• Thori dans tous les Tourville
• Vigi : Prétot-Vicquemare, Victot-Pontfol
Pour ne citer que les plus fréquents.
Autres anthroponymes norrois
• Asleikr dans Annebecq / tous les Anneville
• Blakkr dans Blactot (peut-être contenu dans le lieu Blacktoft GB) / Blacqueville (jadis Blacrevilla XIe siècle) et Chamblac (Campus Blaque 1234, devrait être écrit « Le Champ-Blaque » avec l'article selon l'usage local et -aque, car ce n'est pas le suffixe -ac. Cf. -acum, inexistant sous cette forme en Normandie)
• Bretakollr : Brectouville (Britecolvilla 1159)
• Fastulfr : Fatouville-Grestain (Fastovilla 1140), Fatouville, etc.
• Fotr dans les Fauville (jadis Fodvilla, Foville)
• Grimr (souvent sous la forme Grinius en latin médiéval) dans les nombreux Grainville, Grimbosq et Mesnil-Grain, Grainval. Islandais moderne Grimur.
• Hals : Hauville (Halsvilla 1014)
• Hugleikr dans Heugleville-sur-Scie et Hugleville-en-Caux. Islandais moderne Hugleikur. Ce nom est illustré par le Hygelac anglais du Beowulf. Chrétien de Troyes le latinise en Chlocilaicus.
• klakkr dans Clasville, Mesnil-Claque (cf. Clacton GB et Harald Klak)
• krokr dans Cropus, Crosville-sur-Scie (Crocvilla v. 1020), Crosville-sur-Douve, etc.
• Ospakr : Le Mesnil-Opac
• Skammhals : Équemauville (Scamelli Villae 1048)
• Sigbrandr dans Cibrantot
• Sigfriðr dans Chiffretot / Chiffrevast, Cheffreville-Tonnencourt (Seiefredi villa XIIe siècle)
• Smiðr : Émiéville (Esmitvilla 1129), Émainville (Smit villa ar. 1024)
• *Snægeir : Négreville (Esnegervilla 1185 - 1189), ad Pratum Esnerguier 1242 à Anglesqueville-Lestre.
• Sprot dans Epretot / plusieurs Epreville (cf. Sproatley et Sprotborough, GB)
• Starr : Éterville (Starvilla XIIe siècle
• Valr dans Vaucottes, Valletot, Vautuit (Wautuit XIIIe siècle) / Vauville (Walvilla 1054)
D'autres noms de personnes se trouvent presque exclusivement associés à des appellatifs romans.
Anciens prénoms ayant donnés des noms de famille normands]
• Asketill : (noms de famille : Anquetil ; Anctil ; Anquetille ; Anquety ; Amptil ; etc.) dans Ancretteville-sur-Mer ; Anquetierville ; Ancourteville-sur-Héricourt ; Anctoville ; Ancteville… pour un seul Anquetot.
• Asfrid (noms de famille Anfry, Lanfry, Anfray…) dans les Amfreville
• Asgautr : (nom de famille Angot) dans les Angoville
• Asulfr: (noms de famille Auzou, Auzout (Seine-Maritime), Osouf (Cotentin)) dans les Auzouville
• Gunnulfr : (noms de famille Gounouf et Gounout) dans les Gonneville, Guenouville et Gonnetot
• Gunnfriðr : (noms de famille Gonfray, Gonfrey et Gonfroy) dans les Gonfreville et Mesnil-Gonfroi
• Ingulfr : (noms de famille Ingouf, Ygouf (Cotentin) et Ingout, Ygout (Seine-Maritime, etc.)) dans Ingouville et Digosville jadis Dingouville pour "d'Ingouville".
• Osbern anglo-scand. pour Asbjòrn : (nom de famille Auber sans < t >, avec < t > = forme populaire d'Albert) dans tous les Auberville ; Auberbosc ; Aubermesnil sauf Auberville-sur-Eaulne et Auberville-sur-Yères qui ont pour formes anciennes Albertivilla.
• Osmund variante du scandinave Asmundr (noms de famille Osmont ; Omont ; Osmond…) dans tous les Omonville et Osmonville
• Njáll nom norrois (cf. la saga de Njáll le Brûlé) issu du gaëlique Nial (nom de famille Néel, dont le foyer normand a cette origine) dans Néville-sur-Mer, Néville et Néhou.
• Thorgisl « otage de thor » cf. norvégien Thorgisal (nom de famille Turgis , Tourgis) dans Tourgéville et Turgisville (ancien nom de Saint-Jean-de-la-Rivière).
• Thorlakr : (nom de famille disparu Tourlaque cf. la Rue Tourlaque à Paris) dans Tourlaville (Torlachvilla 1063 - 1066), Toulaville (Torlavilla 1198), Tous-les-Mesnil (Toulamesnil 1328).
• Thorsteinn très peu répandu en toponymie alors qu'il est le nom de famille normand d'origine scandinave le plus fréquent (Toutain, Tostain, Toustain), sans doute parce qu'il existe un Saint-Toutain dans la Sarthe et qu'il a été donné comme nom de baptême ! dans Toutainville et dans un étrange lieu-dit près de Bacqueville : la pierre Toutain, Toutain signifiant précisemment « la pierre de Thor ».
• Torold anglo-scandinave pour Thorvald (noms de famille Throude, Troude, Théroude, Thouroude, Touroude…) dans Turretot / les Trouville, Bourgtheroulde et Thérouldeville
• Ulfr : (Nom de famille Ouf) dans Ouville ; par contre Oudalle contient plutot ulfr au sens littéral de « loup » cf. Croixdalle (jadis Craudalle) formé avec crāwe (corneille, mod. crow).
Il en existe quelques autres encore…
Les noms de personne typiquement anglo-scandinaves ou anglo-saxons attestés dans la toponymie normande]
composés avec l'élément stān (pierre)
• Æthelstan, forme réduite Alestan dans Lestanville (Calvados) anciennement Alestanvilla 1195. cf. L'Etantot (Seine-Maritime), anciennement Alestantot.
• Dunstan dans Dénestanville (Dunestanvilla 1142)
• Leodstan ou Leofstan , forme réduite Lestan dans Lestanville (Seine-Maritime) et Létantot.
• Winstan anglais mod. Winston dans Vénestanville (Wenestanvillam XIIe siècle).
composés avec l'élément man (homme) ou le scandinave maðr de même sens
• *Kirkeman dans Criquemanville.
• *Sidiman dans Septimanville. Cf. Sidman (anciennement Syd-man, Manche).
• *Helgiman dans Hecmanville (Heuguemanville 1331).
• Floteman "viking" dans 2 Flottemanville (jadis Flotemanville, Cf. Flotmanby GB).
autres composés :
• *Culvert, variante du nom de personne norrois kilvert dans les nombreux Cuverville (Culvertvilla XIIe siècle, Culverti villam 1034, etc.)
• Wivar dans Viertot / Virville (Wivarevilla v. 1210) et Vierville (Manche, Calvados, Wiarevilla 1158) (cf. Weaverthorpe, jadis Wiveretorp v. 1110, GB et Wiverton, jadis Wivreton fin XIe siècle), variante du nom de personne norrois Vidhfari.
noms en -a
• Boia dans Bébec (Jadis Buibec) / Buglise ; les Biville ; Biéville...(cf. Boythorpe ; Boycott GB)
• Hwita dans Vitot / Iville ; Yville-sur-Seine…
• *Hwatta dans Vattetot-sur-Mer ; Vattetot-sous-Beaumont ;
Vattecrist / Vatteville…
• Smala dans Saint-Sauveur-d'Émalleville et Émalleville
différents composés :
• Hardekin dans Harcanville
• Kenewald dans Canouville (Jadis Kenualdi villa 1025-26)
• Saewald / Siwold dans Saumont-la-Poterie (Seiwaltmont 1043), Siouville (Seolvilla v. 1200) et Sciotot
• *Blacward dans Saint-Mards-de-Blacarville (Blacuardi villa XIe siècle)
• Baeling dans Notre-Dame-de-Bliquetuit (jadis Belinguetuith) et peut-être Belintot… (Cf. Badlingham, jadis Belincgesham GB)
Noms de baptême associés à des appellatifs scandinaves
Il en existe quelques-uns, mais ils sont beaucoup plus rares que les formules "nom d'homme norrois + appellatif roman". Peut-être résultent-ils du baptême d'hommes scandinaves ayant pris un autre patronyme comme Hrolfr (Rouf, Rou, Rollon), comte de Rouen, baptisé sous le nom de Robert.
• Martin dans Martintot
• Herbert dans Saint-André-d'Hébertot et Thuit-Hébert. Cf. nom de famille Hébert resté commun en Normandie.
• Robert dans Robertot
• Miquel (Michel) dans Miquetot
Certes, cette liste n'est pas exhaustive, mais elle donne un aperçu de l'importance de la colonisation anglo-scandinave en Normandie à partir du Xe siècle. De plus, la répartition de ces toponymes ne donne aucune idée du nombre de colons par rapport à la population autochtone. Toujours est-il que les régions du sud du pays ont toujours été peu peuplées, comparées à celles du nord ou se trouve la majorité de ces toponymes.
Anquetil vient de Ásketill
Aumond, Esmond Ásmundr
Anzouf, Osoof Ásulfr
Hastain Hásteinn
Havard Hávardr
Quétil, Quetel,Quetior Ketill
Thouroude, Troude Torvaldr
Torchetil, Turquetil Torketill
Tostain, Toutain, Toustain Torsteinn
Tougard Torgardr
Turgis, Tourgis Torgils
Turgot Torgautr
Turmod Tormódr
Turquier, Turquet Torkell
Turron Torúlfr
Ces noms sont plus fréquents dans des régions les plus densément peuplés par les Vikings.
C’est à dire dans le pays de Caux, le Vexin, le Lieuvin, la plaine de Caen et le Cotentin.15 30% des noms de familles commencent avec « le », par exemple Legros et Lepetit et ils sont les plus souvent dans le nord du Cotentin. Le chiffre est plus haut que dans le reste de la France et il est dû, probablement, à l’influence des sobriquets scandinaves.

Porté en Angleterre par Guillaume le Conquérant, le franco-normand y devint la langue dominante, la langue officielle et aristocratique; mais il ne put étouffer l'anglo-saxon, qui avait une constitution régulière et de nombreux monuments littéraires. Il prit le nom d'anglo-normand, qui fut aussi appliqué à la langue parlée au XIIe siècle dans la Normandie même, et l'on qualifie ordinairement d'anglo-normands les Trouvères qui ont rimé des deux côtés de la Manche jusqu'à la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste, un 1204. A partir de cette époque, l'anglo-normand est encore la langue des poètes en Angleterre, mais déjà dans leurs chants ils se plaignent de le voir dépérir; l'anglo-saxon perd aussi du terrain, son système de déclinaisons et de conjugaisons s'écroule peu à peu avec sa syntaxe, et les radicaux saxons prennent souvent la place des mots d'importation romane, tandis que les désinences romanes revêtent les mots saxons. Dans ce travail de fusion qui s'opère aux XIIIe et XIVe siècles, l'idiome normand triomphe du côté des constructions et de la grammaire, et, à ce point de vue, c'est lui qui régit encore l'Angleterre; sa prononciation même survit en beaucoup de points. C'est du saxon qu'est sortie lentement la langue anglaise. Toutefois l'anglo-normand ne disparut pas sans laisser de nombreux vestiges, encore faciles à reconnaître aujourd'hui dans le matériel de la langue, dans les devises des nobles familles, dans celle qui entoure les armes royales (Dieu et mon droyt), dans la devise de l'ordre de la Jarretière (Hony. soyt. qi. Mal y. pense), et surtout dans la langue ,judiciaire et dans les livres de jurisprudence. Quand la reine d'Angleterre accorde sa sanction aux bills des deux Chambres du Parlement, la formule qui retentit en son nom est en dialecte anglo-normand : La reyne mercye ses loyaulx subjects de leur benevolence, et ainsi le veult; et quand elle refuse, la déclaration est celle-ci : La reyne advisera.
Tandis que le franco-normand se transformait en Angleterre, sur le continent il était cultivé en même temps que la langue latine, et, jusqu'à la fin du Moyen âge, il conserva la prééminence littéraire. Il fit tant de progrès et se modifia tellement depuis son origine, que la population qui s'en servait ne put reconnaître au XVe siècle, dans les Anglais qui envahirent la Normandie, les héritiers des compagnons de Guillaume. L'occupation anglaise dura assez longtemps pour affecter le langage : l'innovation la plus importante fut l'importation de l'y, que l'anglo-normand avait emprunté à l'anglo-saxon. Cette lettre, qu'on ne remarquait guère au XIIIe siècle que dans les mots grecs où l'étymologie demandait sa présence, semble avoir pris au XVe siècle presque entièrement la place de l'i; on eut alors : le roy, la royne, je suys mylieu, la nuyct, parmy, Henry, Loys, etc. C'est à l'influence de l'alphabet anglais qu'il faut attribuer l'usage d'employer l'y en Normandie dans les noms de villes et de paroisses rurales, tels que Bernay, Bayeux, Isigny Pavilly, Andely, etc.
NB : Villers sur mer n’est pas un toponyme d’origine viking, mais est issu de la présence plus ancienne des Romains. Il proviendrait de Villare, forme apparue au bas-empire, vers le 6e siècle. On trouve des Villare et des Villers dans diverses régions françaises. Il y avait une voie romaine à proximité, sans doute un camp romain, puis une grande Villa, ou exploitation agricole. On a retrouvé des fragments de poteries et briques vers les tennis. La résidence de la Vé Maine (Voie romaine) en témoigne. Il y aurait des vestiges de constructions romaines sous la mer actuelle, compte tenu de l’érosion qui a grignoté progressivement les falaises et les anciens rivages.

mardi 16 août 2011

Les Drakkars n'existent pas!





Le nom de « drakkar » sous lequel sont communément connus les navires vikings, quels qu’ils soient, est un terme apparu en 1840, inspiré du terme suédois drakar, pluriel de drake (dragon), lui-même apparenté à l'ancien nordique dreki[4]. L'historien François Neveux précise que « dans l'espace viking, [le terme de dreki] sert d'abord à désigner les figures sculptées à la proue et à la poupe des navires, qui représentaient souvent des dragons »[5].
Les bateaux vikings sont en effet de divers types :
Le “Snekkar” va donner l’“esnèque” en vieux normand.
“Batr” va donner “batel” en vieux normand puis “bateau” en normand moderne et en Français.
L’“eskei” en vieux normand, vient du norrois, “Skeid” qui désigne le grand navire de guerre des Vikings.
Le”Knorr” ou “Knarr”. C’est le remarquable navire de charge, de transport des Vikings. Il va donner le “kanar” en vieux normand.
Le “Skuta” en Viking, un petit bateau léger et rapide qui sert de liaison entre les navires et aussi d’éclaireur, va donner l’“escoute” en vieux normand. Ce mot est à l’origine du mot “scout” en Anglais et en Français.
“Flundra”, le poisson que nous avons déjà vu et qui donne en normand la “flondre” va aussi être à l’origine du nom d’un petit bateau de pêche de nos côtes: le “flondrier”. “Skalda”, une barque en norrois, se transforme en “écaode” ou “écaude” en normand, barque à fond plat utilisée dans les marais.
Un “esquif”, petite embarcation légère, a pour origine le norrois “Skif”.
Dans le Boulonnais, au nord de la France, jusqu'à la fin du XXe siècle, les pêcheurs professionnels ont continué à utiliser un petit bateau viking pour la pêche côtière : le flobart, dont la coque est aussi constituée de planches à clins superposées. Les derniers, en bois, se trouvent à Audresselles et à Wissant. Le flobart (parfois écrit flobard) est un bateau d'échouage capable de flotter dans moins de trente centimètres d'eau et utilisé pour la pêche sur la côte d'opale de Berck à Calais jusqu'à la fin du XXe siècle, et notamment à Audresselles et à Wissant.Avec une proue très large, il peut supporter le choc des déferlantes au moment de son déséchouage. La poupe plate permet à deux hommes de le pousser avec le dos en s'arc-boutant pour le faire glisser sur des rondins posés sur la plage.Le mot Flobart viendrait de l'expression saxonnne "Vlot bar" (flottant).
L'archéologue naval Ole Crumlin-Pedersen qui a fouillé les épaves de Skudelev, dans le Golfe de Roskilde au Danemark en 1962, a établi une typologie qui fait l'unanimité.
Pour clarifier, il existe deux familles principales de navires : Les langskip qui sont des navires de guerre et les kaupskip qui sont des navires de commerce[5].
Les langskip ont pour point commun d'être pontés et d'avoir un important équipage de rameurs. Ils n'ont pas de place pour le stockage des marchandises. Ils se déplacent indifféremment à la voile ou à l'aviron. Ce sont des transports de troupes capables de remonter les rivières. Selon leur taille, ils portent différents noms : karv, snekja, dreki...
Les kaupskip sont des navires de commerce, ils se déplacent à la voile et disposent d'un équipage réduit. Capables de naviguer en haute mer, ils ne sont pas pontés. Leur cale est dite ouverte. Le navire de ce type découvert à Skudelev avait une capacité de charge de 16 tonnes. Depuis, des épaves de plusieurs autres navires de commerce ont été découvertes. Selon leur taille, on les nomme byrding ou knörr ou knaar.
Il existe également de bateaux de pêche ou caboteurs que l'on nomme ferja, mot qui a donné notre ferry.
Les navires qui rejoignaient l'Islande étaient principalement des navires de commerce conçus pour la haute mer, c'est-à-dire des knörr.(ou knaar). Les navires trouvés dans les tombes royales sont, selon Ole Crumlin-Pedersen, des karv. Ces navires de guerre ont la particularité d'être plus larges que les navires classiques. Cela se justifie par la nécessité de pouvoir embarquer le roi, son trésor et/ou sa hird, sa garde rapprochée. Il s'agit de navires de prestige.

Les Langskip, qui accueillaient environs 30 rameurs et pouvaient transporter de 50 à 70 guerriers, avaient les caractéristiques suivantes :
• dimension effilée : 18m de long en moyenne (difficilement extensible car la quille était constituée d’une seule poutre en chêne) pour 2,5m de large,
• structure assez plate pour remonter les cours des fleuves à la rame : le tirant d'eau n'était que de 50cm,les flancs étaient constitués de planches qui se chevauchent successivement (comme les tuiles d’un toit) et des boucliers ronds protégeaient les flancs,
• la voile était carrée, le pont ne comportait ni cabine ni banc : les rameurs s’assoient sur des malles contenant leurs armes et leurs rations alimentaires,
• la proue était souvent ornée d’un dragon sculpté (dreki devenu drakkar en normand).
Les langskip pouvaient filer à 5 noeuds à la rame et sous conditions favorables, ils pouvaient faire des pointes à 9 noeuds
Les premiers navires scandinaves étaient des pirogues. Peu à peu, leurs bordés furent relevés au moyen de planches. Vers 600, les pirogues scandinaves commençaient à ressembler aux navires que nous connaissons. À ceci près, qu'elles n'avaient toujours pas de voile ni de quille, mais une sole -une simple planche- pour constituer le fond de la coque (navire de Nydam). Vers 650, les Scandinaves ajoutèrent enfin une voile. Cette « nouveauté » les obligea à doter leurs navires d'une quille. La quille permettait de fixer le mât et de réduire la dérive. Les Scandinaves connaissaient la voile depuis longtemps, mais il semblerait que des contraintes sociales les aient encouragés à se déplacer à l'aviron. On pense que le prestige d'un équipage nombreux primait sur la nouveauté et le progrès que pouvait représenter l'usage de la voile. La voile aurait cependant été adoptée par les commerçants et les pêcheurs, tandis que les chefs de guerre auraient privilégié l'apparat. Or, les navires découverts dans les tombes, étaient des navires d'apparat. La connaissance des bateaux des Vikings provient principalement d'illustrations épigraphiques, de runes, de la Tapisserie de Bayeux, de diverses sagas et de l'archéologie des épaves. La découverte d'un rituel est à l'origine de la plupart des connaissances actuelles sur le sujet. Le peuple viking enterrait suivant l'usage - à la mort d'un grand chef - le dignitaire ainsi que son bateau, servant alors de sépulture et le tout formant un tumulus. Ce fut la première fois à Gokstad, près de Sandefjord, où l'on a trouvé un bateau viking parfaitement conservé. Un autre a été trouvé en 1933 à Äskekärrremote.
Avec ces bateaux, les vikings furent de grands explorateurs...
L'Islande : La découverte de cette île tient du hasard : en 860 le Suédois Svarvarsson dérive aux abords de l'Islande. Mais Vilgerdsson fut le premier explorateur à gagner l'ile de manière intentionnelle et lui donna son nom. 874 vit l'installation des premiers colons. Aujourd'hui, la langue qui y est parlée est la plus proche de la langue viking de l'époque.
Le Groënland : Vers 900 Gunnbjörn Krakasson, en route vers l'Islande, dériva vers l'ouest et aperçu les côtes du Groënland. Mais il fallut attendre 986 pour qu'Eric le Rouge entreprît le voyage et fonde la première colonie sur l’île. Les conditions de vie au Groënland étaient particulièrement rudes. Les colons vikings disparurent vers 1410, probablement en raison d'un important refroidissement climatique combiné aux famines, maladies et guerres incessantes contre les Esquimaux.
L’Amérique : La Saga des Groenlandais retrace l'histoire d'un certain Bjarni Herjolfsson qui, parti de Norvège pour le Groenland, dériva en vue de côtes inconnues. Vers l'an 1000, Leif Eriksson et ses compagnons s'embarquèrent pour ces terres qu'ils désignèrent sous le nom de "Vinland", le pays des raisins. D'autres explorateurs le suivirent : son frère Thorvald en 1004, Thorall, Karlsefni et Grimolfsson vers 1020. De nombreuses autres Sagas évoquent ce mystérieux "Vinland". Aujourd'hui, les archéologues débattent sur sa localisation. Néanmoins, la théorie la plus probable est celle du site de l'Anse aux Meadows, au Canada. Si l'information s'avérait exacte, l'Amérique aurait donc été découverte plus de 500 ans avant Christophe Colomb...

….Mais ils furent aussi des commerçants...
Les Vikings durent s'assurer de débouchés pour les richesses qu'ils accumulaient lors de leurs expéditions. Ce fut particulièrement vrai pour les Varègues ou Rus. Vers 862, ils s'emparèrent des villes commerçantes de Kiev et Novgorod où la population finit si bien par les assimiler que la région fut désignée sous le nom de "terre des Rus", puis, bien plus tard, "Russie". En 945, les vikings établirent des relations commerciales avec Byzance puis Bagdad, relations conclues après de nombreux raids vikings en direction de ces comptoirs. Les archéologues ont retrouvé de nombreuses pièces arabes et byzantines qui attestent de l'importance des échanges commerciaux entre les Varègues et ces villes-comptoirs. Précisions également que les vikings sont à l'origine de la première dynastie Russe.

….Après avoir été des conquérants agressifs et redoutés
Guerriers redoutés et invaincus, leur civilisation déclina pourtant vers 1050. En effet, les peuples chrétiens qui subirent les assauts répétés des vikings usèrent de toutes les stratégies pour en venir à bout. L'une d'entre elle consista à tenter de les évangéliser. Inutile de dire que les premiers essais furent teintés d'échec : le "tu ne tueras point, tu ne voleras point" se conciliait difficilement avec les pillages et massacres vikings... Néanmoins le christianisme se répandit lentement dans le pays. Le mérite en revient incontestablement au roi chrétien Olav Haraldsson. En 1030, il trouve la mort sur le champ de bataille de Stiklestad en combattant les païens locaux. Bizarrement, ce fut cet échec qui lui valut la sainteté et incita son peuple à la conversion.
Bien que de nombreux bâtiments aient été pillés, brûlés ou détruits par les raids vikings aussi bien dans les villes que dans les campagnes, il ne faut pas trop noircir le tableau dressé par les sources ecclésiastiques : aucune ville n’a été complètement rasée. En revanche, les monastères ont tous subi les pillages des hommes du nord et toutes les abbayes normandes ont été détruites. A l’époque carolingienne, les richesses se trouvaient dans les monastères : or, bijoux, objets précieux.Les Vikings, en gens astucieux, les attaquèrent en priorité !C’était plus un choix logistique qu’une volonté de s’attaquer à une religion qu’ils ne connaissaient guère.La forte reprise en main de Rollon et ses successeurs rétablit toutefois assez rapidement la situation.
D'après les sources documentaires, la toponymie et l'ensemble des données linguistiques, le peuplement nordique de la Normandie aurait été essentiellement danois, mais il est probable qu'il y ait eu des norvégiens et peut-être même des suédois.
La fusion entre les éléments scandinaves et autochtones a contribué à créer le plus puissant état féodal d’Occident. Le dynamisme et le savoir-faire en fait de construction navale, dont témoigne le lexique technique normand, puis français, des nouveaux venus leur permettront de se lancer par la suite à la conquête de l’Angleterre, de l’Italie du Sud, de la Sicile et du Proche-Orient des croisades.
Tout le monde connaît les Vikings, également appelés Normands ou Varègues comme des conquérants, des explorateurs et/ou des commerçants. En 793 des pillards grands et blonds, venus de Scandinavie, débarquent en Angleterre, ils se désignent eux même sous le nom de «Vikings», cette expression vient probablement du mot norois «vika» que nous pouvons traduire par «aller à l'aventure». Leurs raids se sont déroulés sur une période s’étendant du VIIIe au XIe siècle.
Ce peuple connut vraisemblablement une grande expansion démographique à partir du VIIIème siècle ce qui les poussa à mener des expéditions maritimes. Celles-ci étaient quelquefois commerciales, mais furent le plus souvent des opérations de razzias, qui détruisirent le fragile commerce de l'époque Carolingienne, et provoquèrent l'apparition de la féodalité. Ils eurent une attitude précoloniale, établissant des bases semi-permanentes puis s'installant définitivement, notamment sur les côtes de la Manche, de la mer du Nord ou encore en Russie.
Bien qu'ils se soient installés aussi en Irlande, où ils ont fondé la plupart des villes telles que Dublin, qu'en Grande-Bretagne, notamment à York, c'est en Normandie que leur entreprise a le mieux réussi et d'où ils assurèrent leur pérennité jusqu'à nos jours.
Navigateurs hors pairs, ils furent d'abord commerçants au long cours. Mais l'installation des Arabes en Espagne à partir de 711 leur coupant la route de la Méditerranée, ils profitèrent de la faiblesse de l'ancien empire de Charlemagne pour mener des raids d'une redoutable efficacité, jusqu'à l'intérieur des terres en remontant les fleuves.
Le territoire d'origine des Vikings influençait fortement le découpage de leurs aires d'extension. Ainsi, les Vikings originaires de l'actuelle Suède, appelés Varègues, étendirent leur domination vers l'est, sur les rives de la mer Baltique et sur la Russie.
Les Danois orientèrent leurs conquêtes et pillages dans l'axe de la mer du Nord et de la Manche, le long des côtes et des fleuves d'Angleterre et des actuels Allemagne, Pays-Bas, Belgique et France. Ils y étaient également appelés Normands.
Quant aux Vikings originaires des côtes occidentales de la Scandinavie (l'actuelle Norvège), leurs raids et leurs conquêtes concernaient principalement l'Écosse, l'Irlande, les îles Féroé, l'Islande et le Groenland, ainsi que l’éphémère raid d'exploration au Vinland, sur les côtes Américaines.
Quelques dates :
- 793, premier raid connu sur la côte est de l'Angleterre et destruction de l'abbaye de Lindisfarne,
- 795, les Vikings atteignent l'Irlande,
- 802, les Vikings battent les Écossais et s'emparent des Orcades, Shetland et Hébrides,
- 820, attaque victorieuse des Vikings de Norvège contre l'Irlande, ils s'y installent ainsi qu'à l'île de Man,
- 833, les Vikings suédois installent des comptoirs au lac Ladoga,
- 834, les Vikings Danois envahissent la Frise et se retirent après pillage, les Vikings Suédois (Varangien) raccourcissent la voie commerciale vers la mer Noire par la Russie,
- 835, les Vikings Danois attaquent avec succès l'Angleterre de l'Ouest, ils s'établissent dans l'est de l'Angleterre,
- 840, les Normands sont sur l'île de Noirmoutier en Bas-Poitou
- 841, premier raid sur Rouen, destruction des abbayes de Jumièges et Saint-Wandrille, les Vikings Danois sont sur l'île de Walcheren à l'embouchure de l'Escaut, les Vikings Danois ravagent le Lindsey, l'Est-Anglie et le Kent en Angleterre,
- 843, les Normands prennent Nantes, les Irlandais se révoltent contre Thorgis et chassent les Vikings Norvégiens à l'exception de quelques postes côtiers.
- 844, un raid Viking sur Séville, en Espagne est repoussé, un autre au Maroc est victorieux,
- 845, Ragnar Lodbrok remonte la Seine jusqu'à Paris, d'autres raids auront lieu en 857 et 858,
- 850, les Vikings s'installent aux embouchures de la Seine et de la Loire, début de la lutte entre Vikings Danois et Norvégiens pour le contrôle des côtes d'Irlande (fin en 853 ils fondent la plupart des villes Irlandaises, dont Dublin, Cork et Limerick),
- 856, les Vikings ravagent la Normandie et l'Île-de-France,
- 861, les Vikings Danois s'emparent de Winchester, la capitale du roi Aetelbert de Wessex,
- 863, les Normands remontent le Rhin en pillant les cités riveraines.
- 865, l'Angleterre paie les premiers tributs aux Vikings,
- 866, la France paie les premiers tributs aux Vikings ; les Vikings sont battus par les Francs lors de la bataille de Brissarthe ; le roi Viking Hasting se retire mais Robert le Fort est tué,
- 869, une révolte des paysans entre Seine et Loire contre les Normands est écrasée par la cavalerie Franque,
- 885, les Normands occupent Rouen et assiègent Paris, la France leur verse un tribut de 350 kg d'argent,
- 886, le comte Eudes, ancêtre des Capétiens résiste aux Normands à Paris.
- 898, Ottar découvre la voie maritime de la Norvège vers la Russie par le Cap Nord et la Mer blanche,
- 900, les Vikings Danois s'établissent sur la cote de Neustrie (nord de la France), nombreux raids Vikings sur la côte méditerranéenne.
- 911, traité de Saint-Clair-sur-Epte, Charles III le simple concède la plus grande partie de la Normandie à Rollon (la péninsule du Cotentin sera annexée au jeune comté dans les années suivantes),
- 981, Éric le Rouge aborde le Groenland, il s'y installera quelques années plus tard,
- 1013, les Vikings Danois sous le roi Svend Ier terminent la conquête de l'Angleterre.
- 1015, les Vikings abandonnent le Vinland (Terre Neuve), leur colonie en Amérique du Nord,
- 1043, les Normands battent les armées Byzantines en Apulie, en ItalIe du Sud et s'emparent de la région,
- 1059, les Normands confirment la souveraineté du pape sur l'Italie et la Sicile et s'y implantent avec son soutien dans le Sud et sur l'île,
- 1061, les Normands commandés par Robert Guiscard défont les Arabes à Messine et s'installent en Sicile,
- 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit l'Angleterre après avoir gagné la bataille de Hastings,
- 1072, les Normands sous les ordres de Robert Guiscard s'emparent de la plupart de l'Italie Byzantine,
- 1081, les Normands conduits par Robert Guiscard envahissent les Balkans,
- 1185, de leur base de Sicile, les Normands lancent une expédition victorieuse dans les Balkans, en Salonique.
- 1204 la garde Varangienne qui protégeait Constantinople est dissoute après la prise de la ville par la quatrième croisade.
- 2011 : Villers sur mer . Débarquement paisible de vikings sur la cote et dans le lac….
et trentenaire de l'Association des Propriétaires Vikings (APV).Oh! pardon : Association des Propriétaires de Villers sur mer!

samedi 6 août 2011

Les Vikings sont encore parmi nous - 1 -

911- 2011 :les Vikings s’installent en Normandie, pays des « Nord men », « hommes du Nord ».
Peut-être avez-vous déjà utilisé l’expression « haro sur le baudet », mais la clameur de Haro, qu’est ce ? Si vous étiez en Normandie viking, propriétaire d’un bien depuis 1 an et 1 jour, vous auriez pu utiliser la « clameur de Haro » pour faire valoir vos droits….
Haro vient de Ha ! Rolf ! Rolf, Rollon, venez à mon aide !
Rollon (Rollo en latin) est parfois appelé Robert Ier le Riche, Robert étant le nom qu'il reçut à son baptême. Les historiens normands le nomment volontiers Rhou ou Rou[2], qui résulte de l'évolution phonétique régulière de Hrólfr en dialecte normand, selon le schéma suivant: Hrólfr > Rolf > Rouf (cf. les noms de famille normand en -ouf) > Rou (voir également Osouf, variante Auzou ou Ingouf, variante Ygout). On trouve aussi une variante à partir du nom équivalent issu du germanique continental latinisé Rodulfus (Rodolphe), et une autre variante latinisée Radulfus (Ralf, Ralph), d'où son autre nom de Raoul. Plus souvent, on le surnomme « Rollon le Marcheur » (Göngu-Hrólfr en vieux norrois), car la légende raconte qu'aucune monture n'a jamais été capable de porter son imposante stature de plus de deux mètres pour plus de cent quarante kilos. Pour d'autres, la légende devait montrer Rollon comme un géant puisqu'il était puissant et redouté. De son côté, Régis Boyer, professeur de langues, littératures et civilisation scandinaves à l'université de Paris-Sorbonne, avance que ce surnom fait référence à ses multiples voyages, à son extraordinaire périple (göngu viendrait en fait de göngumadr, à savoir le vagabond).Hrólfr est la contraction de Hróó/ulfr, signifiant renommée/loup [3].
Le droit normand s’est appliqué en Normandie des origines du duché, créé en 911 (il y a donc mille cent ans !) à la suite du Traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu entre le roi carolingien Charles-le-Simple et Rollon, chef viking et ce jusqu’au Code Civil promulgué par Napoléon Bonaparte en 1804, code qui abroge officiellement toutes les coutumes provinciales. Parmi les sources de ce droit si spécifique à de nombreux égards, figure en premier lieu la Coutume de Normandie, coutume la plus ancienne de France. Cristallisée sous Guillaume-le-Conquérant, au XIe siècle, elle fait l’objet d’une première rédaction la fin du XIIe siècle, puis à nouveau vers 1245 dans le Grand Coutumier de Normandie. Symbole de l’identité normande, bien après le rattachement en 1204 du duché à la Couronne de France, la coutume normande présente également la singularité de s’appliquer encore de nos jours dans les îles anglo-normandes, à Jersey et Guernesey. Anciennes dépendances du duché de Normandie, ces îles furent rattachées au XIIIe siècle à l’Angleterre qui leur a permis de conserver leurs privilèges et droits ancestraux.
Aujourd’hui encore, la coutume de Normandie inspire la législation des parties de la Normandie dépendant de la couronne britannique, notamment la clameur de haro qui reste en vigueur à Sercq, Jersey et Guernesey, ainsi que la plupart des dispositions sur la succession. Les juristes se destinant à la profession d’avocat ou d’avocat-conseil à Guernesey (ou, jusqu’à récemment, à Jersey) doivent compléter un cycle d’étude de six mois en droit normand à l’université de Caen et obtenir un Certificat d’études juridiques françaises et normandes avant de pouvoir s’inscrire au barreau de Guernesey ou de Jersey.
La législation anglaise a par ailleurs conservé de larges portions du droit normand, y compris dans les procédés, les formules et le langage. Le droit anglo-saxon reste imprégné de droit normand.
La Coutume de Normandie est un système légal apparu en Normandie au début du Xe siècle à partir d’admixtion de principes juridiques scandinaves sur le droit franc en usage dans l’ancienne Neustrie. La fixation de ces pratiques au cours du règne de Guillaume le Conquérant a abouti, au milieu du XIIIe siècle à un système unifié enregistré dans deux coutumiers, le Très ancien coutumier (1200-1245) et la Summa de legibus Normanniae in curia laïcali (1235-1245).
Les traits marquants qui distinguent le droit normand sont l'absence, sur le plan légal, de distinctions sociales entre les Normands qui sont égaux devant la loi. Le système de succession exclut les filles en raison de leur impossibilité de transmettre les biens dans la famille et accorde une place privilégiée à l’aîné qui est le seul héritier. De même, le système matrimonial reposait sur la séparation de bien entre époux, le mari devenant propriétaire de tous les biens acquis durant l’union.

Une disposition intéressante de la coutume de Normandie réside dans la clameur de haro qui est une plainte verbale en public de celui à qui on fait quelque violence ou injustice et qui vaut assignation en justice.
Ainsi, parmi les lois de l’ile de Sercq figure la clameur de haro, article de la coutume de Normandie qui existe également dans tout le bailliage, ainsi que dans le bailliage de Jersey : par ce moyen coutumier, une personne qui s'estime lésée et propriétaire depuis au moins 1 an et 1 jour, peut obtenir la cessation immédiate de toute action qu'elle considère enfreindre ses droits. À cet effet, elle doit, en présence d'un témoin, se couvrir la tête, réciter le Notre Père en français (alors que la population est aujourd'hui anglophone), et s'écrier (en français également) : « Haro, Haro, Haro ! Au nom de Dieu et de la Reine, laissez ce travail... »[11]. La « clameur » doit ensuite être enregistrée à l'office du greffe dans les vingt-quatre heures. Toutes les actions contre cette personne doivent alors cesser jusqu'à ce que l'objet du différend soit entendu par la cour de justice. Cette coutume n'est pas utilisée fréquemment : la dernière « clameur » enregistrée a été prononcée en juin 1970 pour empêcher la construction d'un mur de jardin. La clameur de haro existe toujours, d'une façon différente, dans les autres îles de l'archipel, également régies par la coutume de Normandie.
Il existe une autre coutume surprenante à Jersey. Deux fois par an, en juillet et en septembre, des petits groupes d’officiels parcourent chacune des douze paroisses de l’île pour mesurer solennellement la hauteur des branches qui surplombent les rues. Et attention, les normes sont strictes ! Elles doivent s’élever au minimum à 2,44 m au-dessus des sentiers, et 3,66 m pour les routes. Malheur au propriétaire qui aurait oublié de tailler correctement ses arbres : il s’expose à une amende pouvant atteindre 500 £ (560 €).
!
A Villers sur mer,, vous pouvez être tranquilles : la coutume de Normandie ne s’y applique plus….

y.signorel

à suivre.....

mardi 26 juillet 2011

La Lettre de Villers de Juillet 2011 est parue

La Lettre de Villers de Juillet 2011 est parue, avec un contenu et des informations très intéressantes pour tous.
Vous la trouverez à la Mairie,en d'autres endroits de Villers, et bien sur sur Internet :
http://www.villers-sur-mer.fr/documents/lettre_de_villers.pdf

30 ans déjà pour l'APV !

L’Association des Propriétaires a trente ans !

Il y a trente ans, les fondateurs ont souhaité réunir en une association, qui soit dans la droite ligne des premières associations villersoises de l’origine de la station, tous ceux qui, propriétaires d’une résidence à Villers, avaient un point commun. Il s’agit de vouloir participer à l’animation de la ville, de protéger le site, de partager ensemble leurs préoccupations enfin de proposer, à toutes les autorités, des idées pour rendre leur vie et donc celle de tous les villersois plus attachante et agréable.
Sous l’impulsion des présidents successifs, entourés de leur conseil d’administration élu par tous les adhérents, l’association s’est développée depuis lors : comment ne pas citer Francis Robert, l’un de ses fondateurs, qui présida l’association pendant dix ans et, à sa suite, Michel Badolle, qui lui a succédé pour une nouvelle période de dix ans, avant Alain de Rouvray et, ctuellement, Bruno Sautelet, depuis sept ans à la tête de l’Association.

Aujourd’hui, c’est un hommage tout spécial que nous tenons à rendre à Michel Badolle que nous avons eu la tristesse de perdre le 8 mars de cette année. Pendant les dix ans de sa présidence, il a réellement transformé notre association. Sous son impulsion, elle est devenue la première dans sa catégorie de la Cote Fleurie.
Mais, s’il a inlassablement oeuvré pour les adhérents, il l’a fait aussi à l’extérieur et notamment au conseil Municipal où il avait été appelé par Michel Perdrisot et où il a continué à travailler avec Gérard Vauclin.
Comment ne pas se souvenir des assemblées générales estivales qu’il présidait et où les adhérents fidèles se retrouvaient ensemble, résidents permanents ou secondaires, en compagnie du Maire bien souvent, et/ou de responsables locaux et régionaux. Ils étaient aussi heureux de se retrouver là que les adhérents de les y recevoir.
Quelle autorité locale, départementale et même régionale n’a pas entendu parler de notre association ?
A coup sur, Michel Badolle a donné à notre association un souffle que nous avons le devoir de perpétuer. Retiré,l’âge venu, il n’a pas manqué d’être le «sage» qui conseillait et intervenait toujours à bon escient.
C’est en souvenir de lui que nous nous devons de poursuivre l’oeuvre accomplie, et cela d’autant plus qu’il nous laisse le souvenir d’un homme droit, aimant la vie et les autres, en un mot, comme l’a parfaitement dit sa famille : « une belle personne ».
Alors si nous sommes, bien sûr, attristés par sa perte, nous sommes, par contre, très heureux d’avoir croisé son chemin. Le souvenir qu’il nous laisse ce n’est pas un regret, c’est l’héritage de la force de vie et de conviction qui était la sienne et qui doit nous animer pour l’avenir.
Oui, la vie continue, et en ce début d’été, nous allons passer de bons moments à Villers, en famille, avec des amis dans nos résidences. Nous allons aussi nous retrouver, comme chaque année – cette fois le samedi 20 août à 9 h30 – dans la salle panoramique du Casino, pour parler de ce qui nous tient toujours à coeur, à savoir
de Villers, à l’occasion de notre assemblée Générale annuelle.
Nous n’oublierons pas cependant tout ce qu’a fait Michel Badolle pour nous et pour Villers, dans le souci du bien commun.
Si vous n’êtes pas membres de notre association, n’hésitez pas à nous rejoindre : seul on ne peut pas grand-chose.
Ensemble, d’une part on est moins seul mais aussi tout est plus facile ! Villersois, Villersoises, que vous résidiez a Villers a titre principal ou pour le meilleur de vos temps de loisirs, vous qui voulez participer a la vie de la ville, rejoignez nous !
En vous joignant a nous vous nous donnerez toute la force nécessaire à notre action.

Association des Propriétaires de Villers.
Secrétariat Général : BP 28 – 14640 Villers-sur-Mer.
Courriel : villers14_apv@yahoo.fr

Les Vikings arrivent...

Du 5 au 7 août au Marais. Gratuit.

Une grande reconstitution historique d’un
campement et d’un débarquement Viking
sera organisée sur le marais de Villers et
les moyens déployés seront importants.
Un village viking : plus de 100 reconstituteurs
en costumes seront présents sur 3
jours et camperont sur place à l’ancienne,
sous une soixantaine de tentes.
Une flotte très représentative du
monde Scandinave : une réplique d’un
navire de 10,57m) construit à Bjørkedal
(Norvège), un gréement carré et
asymétrique 5m50) et une réplique d’une
barque de pêche Varègue (Suédoise de
5,90m) construite par le chantier de Pétrozavodsk
(Russie).
Animation permanente au marais de 10h à 18h : pendant 3 jours, le public pourra découvrir la vie quotidienne des Vikings et des Francs au Xème siècle, ainsi que la Normandie Ducale du XI ème siècle. Techniques de l’époque, thème de la construction navale viking, animation nautique à la rame sur le plan d’eau, spectacles mettant en scène Rollon et embrasement des drakkars sur l’eau

jeudi 28 avril 2011

Réunion du Conseil de l'APV le 16 Avril






le Conseil s'est réuni le 16 Avril au Villare pour faire un point sur les actions passées et en cours, et préparer l'Assemblée Générale de cet été

lundi 28 mars 2011

rappel pratique




Document diffusé en février par la Mairie de Villers sur mer, concernant le rammasage des encombrants et des déchets ménagers.

vendredi 25 mars 2011

Expo Modélisme en Février 2011








L'exposition de modélisme qui s'est tenue au Villare a vu passer beaucoup de monde. Petits et grands, passionnés, intéressés, curieux, sont venus admirer bateaux, circuits de trains, avions, etc. Des centaines, des milliers d'heures de travail minutieux ont permis d'arriver à des maquettes étonnantes de réalisme. Les démonstrations d'appontage et envol d'un superbe porte avions de la Marine Nationale ont eu du succès! les circuits de trains complexes et paysagés en ont laissé beaucoup rêveurs....

mardi 8 mars 2011

Michel Badolle nous a quittés

Bruno Sautelet, Président de l'Association, le Bureau et les membres du Conseil d'Administration ont la tristesse de vous faire part du décès le 8 mars 2011 de Michel Badolle, Président d'Honneur de l'Association des Propriétaires de Villers-sur-mer, ancien conseiller municipal.
La cérémonie religieuse aura lieu le Jeudi 10 Mars 2011 à 10 heures en l'Église Saint Jean Baptiste de Neuilly, 158 avenue Charles de Gaulle, 92200 Neuilly sur seine.

jeudi 13 janvier 2011

La Letttre de Villers de Janvier 2011vient de paraitre

La lettre de Villers de Janvier 2011, n° 114 vient de paraitre. Vous pouvez la consulter en ligne en cliquant sur le titre de ce message.
Vous y trouverez , page 31,le message du Président pour l'APV. Les nombreuses autres associations de Villers sont aussi présentes : la vie associative est particulièrement dynamique à Villers!
Vous trouverez également le programme des réalisations municipales en cours et des projets à venir, ainsi que le descriptif des évènements et animations tout au long de 2011.

Programme des animations 2011



L'Office de Tourisme de Villers a préparé un programme d'animations tout au long de l'année 2011.
Cette année un évènement "Vikings" à l'occasion du 1100ème anniversaire de la Normandie.

Cliquez sur le titre de ce message pour accéder au lien vers ce programme.